Il est commun de penser que la douleur a un aspect physique, mais qu’elle soit aussi «dans notre tête». Les croyances veulent qu’on puisse moduler la douleur selon notre état d’esprit ou notre volonté. Mais qu’en est-il vraiment ?
En fait, c’est à la fois vrai et faux. Le cerveau est une machine incroyable qui a le pouvoir d’envoyer des commandes d’action et de sensation à tout le corps. Sa fonction : contrôler et protéger. Il est aux commandes de vos muscles, ce qui vous permet de marcher, de bouger, de sourire et de parler. Ces actions sont possibles, car le cerveau reçoit des informations de l’extérieur (son environnement immédiat) qu’il analyse et intègre pour ainsi y réagir.
Nous avons 5 sens soit l’odorat, l’ouïe, le goûter, la vue et le toucher. Lorsque le corps a une blessure, un système d’urgence, que nous appelons l’inflammation, s’installe. Le cerveau ordonne alors la gestion de l’urgence par l’envoi de médiateur chimique pour contrôler l’inflammation et ainsi favoriser la guérison. Un processus normal de protection.
Le cerveau ne fait pas vraiment la différence entre les douleurs physiques et psychologiques. Par exemple, le stress amènera une respiration plus rapide, une contraction musculaire soutenue (par exemple : des muscles trapèzes), des expressions faciales particulières et une fréquence cardiaque élevée. Cela met le corps dans un contexte similaire à une blessure physique. Le cerveau envoie alors des signaux comparables, sans vraiment différencier l’élément déclencheur.
Si nous reprenons le concept que notre cerveau recueille les informations de notre environnement pour y répondre, les contextes et les situations dans lesquels nous évoluons peuvent grandement influencer la création et/ou l’aggravation des douleurs.
Prenons l’exemple d’une personne en arrêt de travail dont la relation avec l’employeur est très tendue ou qu’il a une appréhension importante de se blesser de nouveau en reprenant le travail. Le cerveau perçoit une situation de danger, créant ou accentuant des réactions corporelles de protection. Pour contrôler la menace, il enverra des médiateurs chimiques semblables à la blessure physique d’origine.
Prenons l’exemple contraire d’une personne qui a une relation « saine » avec la douleur, par exemple quelqu’un qui se blesse en faisant un sport qu’il aime. Lorsqu’il ressent une augmentation de douleur suite à une nouvelle activité ou un nouvel exercice, il perçoit un progrès et peut même en ressentir un « plaisir ». Le cerveau, ne faisant pas la différence, va envoyer des substances chimiques de soulagement de douleur telles que perçues après un sport (endorphine, adrénaline).
Les études démontrent l’importance de l’environnement psychosocial dans la présentation de la douleur. Il ne faut pas seulement soigner une blessure, il faut aussi traiter la personne, le vécu et les expériences qui viennent avec cette personne. Ceci peut faire toute la différence lorsqu’on parle de récupération et ainsi éviter la chronicisation de la douleur.
Ne sous-estimez jamais votre santé mentale au détriment de votre santé physique, les 2 vont de pair! Il faut en parler, il faut agir pour que votre cerveau réagisse de manière adéquate et en votre faveur.