L’épaule est une articulation bien complexe. Sa forme arrondie lui permet de bouger dans toutes les directions, mais la rend aussi plus vulnérable à l’instabilité. Les structures qui retiennent et stabilisent l’épaule sont les muscles, principalement la coiffe des rotateurs, ainsi que la capsule. La capsule est constituée de plusieurs couches de tissus fibreux à base de collagène, au même titre que les ligaments.
Bien qu’elles procurent une certaine stabilité, ces structures demeurent élastiques. C’est pourquoi l’articulation de l’épaule est très peu à l’abri des luxations, c’est-à-dire que la tête de l’humérus peut sortir de sa cavité lors des mouvements forcés en fin d’amplitude.
Une chute directe sur l’épaule, un mouvement fort et brusque en fin d’amplitude ou rattraper un objet avec le bras loin du corps peuvent causer ce type de blessure. Ceci augmente la tension dans les structures de l’épaule. Étant assez élastiques, ces structures (capsule) peuvent soutenir un étirement significatif, jusqu’au point de rupture, où elles ne peuvent plus retenir la tête humérale dans sa cavité (la glène).
Une faiblesse musculaire de l’épaule peut aussi favoriser la luxation. Des muscles assez forts permettent d’absorber la force d’un impact, augmentent la stabilité de l’articulation et diminuent la charge imposée aux ligaments (capsule). Suite à une blessure, le patient est à risque de faiblesse de la coiffe des rotateurs, de tendinite, de déconditionnement et d’altération de la posture.
La subluxation correspond au fait que l’articulation « sort » et « revient » d’elle-même en place. La luxation est quant à elle un déplacement complet et permanent, si non corrigée par l’intervention d’un professionnel. Seul un médecin est autorisé à réduire une luxation. Il est donc préférable de consulter à l’urgence le cas échéant. Une médication pour la douleur et une référence en physiothérapie pourront être prescrites par le médecin pour rééduquer le mouvement, renforcer l’épaule et éviter les récidives.
Le but ultime de la consultation en physiothérapie est de réduire au maximum les risques de se blesser à nouveau et aussi de diminuer les séquelles de l’épisode en cours.
Il est important, dans un premier temps, de réduire l’inflammation et de favoriser la guérison des tissus impliqués : capsules, ligaments, tendons et muscles. Les premiers principes de gestion de l’inflammation demeurent le repos et la protection de l’articulation (attelle, réduire les activités habituelles). La glace et la médication peuvent aussi aider. Nous pouvons accélérer ce processus par des modalités antalgiques en physiothérapie telles que l’ultrason, le taping ainsi que des mobilisations passives (accompagnées du thérapeute). Rapidement, nous intégrons des exercices spécifiques aux structures atteintes et personnalisées en fonction des activités quotidiennes limitées et des sports pratiqués.
Attention ! Une luxation ou une subluxation non traitée peut augmenter le risque de fragilité à l’épaule, voire même de vous blesser de nouveau plus gravement. Consultez votre physiothérapeute pour une prise en charge complète et adaptée à vos besoins.